Cetshwayo Ka Mpandé c'est-à-dire Cetshwayo fils de Mpandé naquit à eMlabongwenya dans l'actuel KwaZulu probablement en 1826. Il était le deuxième rejeton de Mpandé Ka SENZAGAKHONA frère de Shaka. Dès sa naissance, Cetshwayo vécu caché; en effet, Shaka ayant décidé de ne pas avoir d'héritier, il refusa à ses frères Dingaane, Nzibé, Mahlangana et Mpandé d'engendrer. Mpandé eu toutefois un fils qui fut assassiné par Shaka. La naissance de Cetshwayo fut donc un sujet tabou et le fils de Mpandé fut envoyé en lieu sûr à l'écart des oukases de Shaka. La mort de Shaka assassiné par ses frères Dingaane et Mahlangana en 1828 n'a pas atténué les réticences de Mpandé à faire connaître sa progéniture ; d’autant plus que quelques jours après l’assassinat de Shaka, Mahlangana son co-meurtrier est exécuté à son tour par Dingaane. Dingaane consenti à épargner Mpandé considéré comme massif et lourd d’esprit. Peu à peu les choses dégénèrent entre les deux frères et Dingaane cherchera à exécuter Mpandé celui-ci prend les devants en s’enfuyant non sans avoir marqué le lobe de l’oreille droite de Cetshwayo. Cette marque faisait de ce dernier le successeur légitime de son père. Les relations délétères entre les fils de Senzagakhona tournent à l’affrontement direct entre le roi Dingaane et son principal opposant Mpandé.
Mpandé sollicitera l’aide de commandos Boers pour l’aider à évincer son frère en échange de cession de vastes terres. Epaulés par les commandos boers, les régiments de Mpandé boutent Dingaane de sa capitale Umgungundhlovu et le contraigne à se réfugier dans le nord du Pays. Pris dans une embuscade de guerriers Swazi, Dingaane est tué en 1840, Mpandé devient alors roi.
Le couronnement de Mpandé marque un moment de paix dans le royaume. A la différence de Shaka et Dingaane, Mpandé devient le père d’une nombreuse progéniture et en particulier de nombreux fils. Très vite à l’instar de leur père et oncle, deux princes se disputent l’héritage de Mpandé. D’un côté, Cetshwayo peu apprécié par son père de par sa popularité et sa bravoure et de l’autre ; Mbuyazi estimé de son père. L’amour de Mpandé pour Mbuyazi viendrait peut-être du fait que sa mère Monase ait été donnée en mariage par le roi Shaka lui-même. Monase était une fille membre du vaste harem du roi Shaka. De ce fait pour Mpandé, Mbuyazi était le fils de Shaka lui-même !
©Guerriers Zoulous

La situation empire entre les deux princes, face à un Mpandé vieillissant. Ce dernier tranche en affirmant que « deux taureaux ne peuvent coexister dans le même enclos ». Dès lors chaque faction princière s’active pour la bataille finale. Les alliés de Cetshwayo plus nombreux se regroupent sous la bannière Usuthu tandis que la faction Isigqoza réunit les affidés de Mbuyazi. C’est à Ndondakusuka en 1856 que Cetshwayo écrase la faction Isigqoza de Mbuyazi et fait mettre à mort tous ses frères l’ayant affronté. A 30 ans, après la mort de son frère Mbuyazi, Cetshwayo devient l’homme le plus puissant du royaume. Mpandé prit peur et dépêcha des conseillers auprès du prince victorieux pour négocier son trône. Un accord fut trouvé entre Mpandé et son fils selon lequel Cetshwayo gouvernerait tandis que Mpandé règnerait…
Le statu quo entre un prince tout-puissant et un père régnant aux prérogatives limitées demeure jusqu’au décès de Mpandé. En 1873, Cetshwayo est couronné roi devant le résidant britannique Sir Bartle Frere. Les relations sont au beau fixe entre les Occidentaux Britanniques et Boers. Cetshwayo encourage des pasteurs à venir dans son royaume ; les échanges se développent entre les résidants du Natal et les Zoulous.
La guerre contre les Britanniques
Toutefois les rapports tournent au vinaigre entre l’empire britannique en pleine expansion et le royaume Zulu. Les problèmes de frontières entre les Britanniques et les Zoulous se multiplient. En suite à des démêlés entre des guerriers du clan du chef Sirayo un cousin du roi, des jeunes filles appartenant au harem du chef Sirayo réfugiées au Natal sont massacrées. Bartle Frere profite de cet incident localisé pour demander des réparations exorbitantes à Cetshwayo notamment le désarmement des impis (régiments). Les impis étant au cœur du pouvoir zoulou, Cetshwayo refuse, les Britanniques satisfaits lui déclarent la guerre.
En 1879, Cetshwayo bat le rappel de tous ses régiments. Il promet de libérer les jeunes régiments de leur célibat en cas de victoire. Il nomme le chef Tshingwayo Ka MAHOLE, un stratège réputé pour son courage. L’Etat-major de Cetshwayo décide de contrer les 3 colonnes britanniques d’invasion du Zululand en s’infiltrant entre elles. Des zones de commandements sont attribuées aux différents chefs comme Zibebhu Ka MAPITA, Prince Hamu Ka NZIBE, Prince Dabulamanzi Ka MPANDE, tandis que d’autres Indunas (Commandants) sont chargés de harceler les Britanniques.
C’est finalement sur le site d’Isandhlwana que Cetewayo charge ses troupes de stopper les Britanniques. Sous le commandement direct de Tshingwayo, les Zoulous au départ impressionnés par les canons britanniques chargent en « buffle ». Les régiments Ingobamakhosi, Ukhandempemvu, Indluyengwe chargent sur les ailes tandis que les Udloko, Uthulwana, Uve occupent le centre. Les fusils des britanniques enrayés n’arrivent pas à contenir l’avancée des hommes de Tshingwayo. Les britaniques décrochent dans le désordre et les Zoulous se lancent à leur poursuite. Environ 1500 soldats britanniques sont tués, c’est la plus grande défaite militaire d’une puissance coloniale d’occupation.
Cependant, ivres de victoire et faisant fi des ordres des Indunas, les jeunes régiments attaquèrent le camp retranché de Rorke’s Drift. Bénéficiant des conseils de l’induna « Lholhoni » John DUNN, un écossais auparavant conseiller de Cetshwayo et propre beau-frère du roi , les Britanniques infligèrent une défaite aux Zoulous. Victorieux à Hlobane, les troupes du roi furent écrasées à Kambula et décimées à Ulundi la capitale royale. Le roi est arrêté le 4 juillet et les combats cessent…
L’exil et le retour du roi
Le roi est exilé au Cap où il emprisonné. Suite à des pressions de la part des religieux, des militaires et des journalistes ainsi qu’à l’instabilité du KwaZulu désormais privé de son roi ; le roi est remit en liberté et effectue à l’invitation de la reine Victoria une visite officielle au Royaume-Uni. A son retour, il est réinstallé au trône mais son royaume n’a plus l’étendue ni la puissance d’antan. Des vassaux comme Hamu et Zibhebhu sont désormais devenu puissants. La présence du roi donne l’occasion à Hamu et ses Ngenetsheni de se soumettre aux Usuthu de Cetshwayo ; Zibhebu depuis les montagnes du Nord-KwaZulu continue avec ses régiments d’émietter l’autorité royale. En 1883, Zibhebu lance une vaste attaque épaulé par des commandos boers et détruit le nouveau site d’Ulundi. Le roi blessé est en fuite dans la forêt de Nkandla. Il se réfugie bientôt auprès du Résidant britannique à Eshowe. Il meurt sans doute par empoisonnement le 8 février 1884.
Cetshwayo à l’instar de son oncle Shaka lutta toute sa vie pour affirmer ses droits. Ce formidable homme d’Etat fut un chef respecté des ses hommes et de ses ennemis. Premier chef noir invité par l’impératrice Victoria il a infligé aux colons britanniques une défaite mémorable…